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Global warming’s unnoticed victim

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Isabelle Drage examines the impact of global warming on cultural aspects and language loss; translated by Saskia Bartsch.

Le mot “réchauffement climatique” fait souvent penser à des conséquences physiques : catastrophes naturelles, feux de forêts, mauvaises récoltes ou perte des espèces. Mais les conséquences sociales du changement climatique sont souvent ignorées, et parmi ces conséquences il y a quelques surprises. Il peut sembler que le changement climatique et les langues n’ont aucun lien, mais il y a en fait une théorie selon laquelle le réchauffement mondial exacerberait la perte de la langue.

On parle actuellement à peu près 7000 langues dans le monde, en revanche beaucoup de linguistes croient que cette statistique pourrait être réduite de moitié d’ici la fin du siècle. La plupart des langues en danger de disparition se parlent dans les communautés minoritaires représentant moins de quelques milliers de gens, cependant ces langues minoritaires constituent la plupart des langues dans le monde. Ces petites communautés souvent habitent dans les régions côtières ou dans des localisations très isolées, comme les aborigènes dans l’« Outback » australien et les tribus dans la région amazonienne. Elles sont souvent les plus vulnérables aux effets du réchauffement climatique, ce qui signifie qu’elles n’ont pas les mêmes ressources que les grandes communautés linguistiques pour se remettre de catastrophes comme l’élévation du niveau de la mer, les feux de forêts ou les ouragans. Par conséquent, ces personnes pourraient être forcés de fuir leur domicile. On prévoit que des dizaines de millions de gens seront déplacés au cours de la décennie à venir en raison du changement climatique, et il se peut que ces réfugiés climatiques s’installent dans les communautés où leur langue maternelle n’est pas parlée. Exposés à d’autres langues et ayant besoin de s’adapter à un nouveau mode de vie, il est facile de comprendre pourquoi leur langue pourrait s’éteindre au fil du temps.

Il est facile de saisir les impacts tangibles du changement climatique, mais l’impact de la perte des langues, tout en étant aussi accablant, est plus difficile à comprendre

Le changement climatique n’est bien sûr pas le seul coupable de cette perte des langues. À cause de la mondialisation, les grandes langues dominantes comme l’anglais, l’espagnol et le mandarin ont supplanté les plus petites langues pour faciliter la communication. Ces langues internationales représentent un passeport pour le reste du monde et permettent de trouver à ces communautés minoritaires de trouver plus facilement de nouvelles opportunités qu’avec leur langue maternelle. Le colonialisme est aussi une raison majeure pour la disparition des langues. De nombreuses communautés autochtones, telle que les Amérindiennes en Amérique du Nord, se remettent encore de l’héritage de persécution, de la répression de leurs langues et du traumatisme de l’éducation forcée. On ne peut pas sous-estimer l’impact de tout cela sur la perte des langues, mais pour ces communautés vulnérables, le réchauffement climatique pourrait être la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.

Il est facile de saisir les impacts tangibles du changement climatique, mais l’impact de la perte des langues, tout en étant aussi accablant, est plus difficile à comprendre. La disparition d’une langue n’est pas que la perte d’une langue, mais également la perte d’une culture et d’une histoire. Notre langue façonne notre vision du monde et comment nous nous voyons entre nous, c’est une façon de communiquer, ainsi qu’un symbole d’identité et d’appartenance. Il n’y a aucune perte facile en matière du changement climatique, mais la mort d’une langue reste une grande tragédie.

French version by Isabelle Drage


The word « global warming » is often used to refer to the physical consequences, such as natural disasters, forest fires, crop failures or loss of species. However, the social consequences of global warming are often ignored, and among those consequences there are some surprises. Even though it may seem that global warming and the languages are unrelated, there is actually a suggestion that global warming exacerbates the loss of languages.

There are currently about 700 languages spoken in the world, but many linguists believe that this statistic could be halved by the end of the century. Most endangered languages are spoken in the minority communities which represents less than few thousand people, however those minority languages constitute the majority of the languages in the world. These small communities often live in coastal areas or in very remote locations, such as the Aborigines in the Australian outback and the tribes in the Amazon region. They often are the most vulnerable to the effects of global warming, which means that when they are hit by sea level rise, forest fires or hurricanes, they don’t have the same ways to recover as the larger linguistic communities. As a result, these people may be forced to flee their homes. Ten million people are expected to be displaced over the next decade as a result of climate change, and these climate refugees may settle in communities which don’t speak their mother tongue. Exposed to other languages and needing to adapt to the new way of life, it is easy to understand why their language could die out over time.

It is easy to grasp the tangible impacts of climate change, but the impact of language loss, while equally overwhelming, is more difficult to understand

Climate change, of course, is not the only culprit for language loss. Because of globalization, large dominant languages such as English, Spanish and Mandarin have supplanted smaller languages to facilitate communication. These international languages represent a passport for the rest of the world and gives greater opportunities to those minority communities than their mother tongue. Colonialism is also a major reason for the disappearance of languages. Many Aboriginal communities, such as North American Native Americans, are still recovering from the legacy of persecution, language repression and the trauma of forced education. The impact of all this on language loss cannot be underestimated, but for these vulnerable communities, global warming could be the straw that breaks the camel’s back.

It is easy to grasp the tangible impacts of climate change, but the impact of language loss, while equally overwhelming, is more difficult to understand. The disappearance of a language is not only the loss of a language, but also the loss of a culture and a history. Our language shapes how we see the world and how we see each other, it is a way of communicating, as well as a symbol of identity and belonging. There is no easy loss in climate change, but the death of a language in certainly a great tragedy.

English translation by Saskia Bartsch

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